01 février 2008 : Lettre de Chantal le Sauze suite à l'édito du Film français, ce même jour



Bonjour,

Je suis très étonnée de la teneur de votre édito intitulé "Mauvais film". Je pense que vous connaissez très mal le secteur de l'Art et essai : votre édito n'est donc pas une analyse de la situation de l'exploitation cinématographique actuelle [en essayant de comprendre les positions des uns et des autres : n'oubliez pas que vos lecteurs et abonnés sont de toute origine et toute taille et on donc droit à la même considération de votre part : circuit comme petite exploitation, multiplexe ou "salle municipale" (mot que vous employez sans savoir ce que cela veut dire réellement)] - et je ne parle que de l'exploitation, il en va de même pour la distribution. Le Film français ne doit être inféodé à aucun groupe de pression.

Votre article, sans contenu, par manque de connaissance du terrain (rencontrez-vous les exploitants et notamment ceux qui sont en province ?) ne peut donc qu'adopter un ton "donneur" de leçon. C'est dommage, toute situation de crise, complexe par essence, demande des analyses fines et argumentées.

Comme vous dites "il y a l'art et la manière de mener un combat", il y a aussi l'art et la manière de faire du journalisme... Il se fait par la rencontre avec les différents professionnels sur le terrain. Chacun saura vous ouvrir sa porte et parler de son travail, des difficultés actuelles, du travail nécessaire pour faire venir les adultes et enfants dans les cinémas sur des films de qualité : le cinéma ce n'est pas seulement des films que l'on range chaque semaine dans des cases et de chiffres que l'on regarde sur un écran d'ordinateur.

Nous attendons donc une enquête et un traitement de l'information sérieux de la part du Film français (auquel mon cinéma est abonné).

Cordialement.
Chantal Le Sauze, programmatrice.