Césars : Agnès Jaoui manifeste avec les réalisateurs


Lors de la cérémonie des Césars, vendredi dernier, une bande de réalisateurs sont restés à la porte, étroitement surveillés par un cordon de police.

A leur tête Agnès Jaoui (marraine de LaTéléLibre) qui a passé la soirée à distribuer un texte-pamphlet, “Cinéma Français : Avis de Tempête. État des lieux et propositions des réalisateurs pour revitaliser un système à bout de souffle“.

Ils s’inquiètent des intentions du gouvernement concernant l’évolution du financement du cinéma français (voir texte ci-dessous). Nous avons rencontré ces réalisateurs lors d’un conférence de presse au café jouxtant le théâtre du Châtelet, et dans la rue derrière des barrières, fièrement gardées par une vingtaine de policiers. Nous avons regardé passer les limousines pleines de stars, dont certaines n’ont pas daigné ouvrir leur fenêtre…

John Paul Lepers
Vidéo
Images : Joseph Haley
Son : Matthieu Daude
Montage : Clément Magnin








La SRF (Société des réalisateurs de films) publie son texte-pamphlet



“Etat des lieux et propositions des réalisateurs pour revitaliser un système à bout de souffle"

Deux coups de théâtre récents — la suppression de la publicité sur le service public et la “privatisation” du CNC préconisée par le gouvernement — inquiètent profondément les réalisateurs.

Nous avions déjà été alertés par la lettre de mission du Président de la République au Ministre de la Culture, qui insistait sur la nécessité de “répondre aux attentes du public”. Une ministre de la création qui veille aux attentes du public s’enlise forcément dans une contradiction inextricable. Car le public attend des artistes l’inattendu.

Répondre aux attentes du public en affaiblissant économiquement le service public et en prévoyant de privatiser CNC, voilà qui a sûrement retourné André Malraux dans sa tombe.

Ces mauvais coups surviennent au pire moment pour le cinéma français. A l’heure où les trois-quarts des entrées en salle se font avec 17% des films, où les réalisateurs et bon nombre d’intermittents sont précarisés, à l’heure où les films de l’Avance sur recettes sont ghettoïsés et où les aides initialement destinées à favoriser la création servent désormais à enrichir les plus riches, notre cinématographie n’a jamais été aussi menacée.

Pour sortir du cercle vicieux de la concentration, de la standardisation et de la banalisation, il est temps de réagir.

Valoriser la création, sauver la diversité culturelle, remettre le réalisateur au cœur du système, protéger la création des bouleversements technologiques actuels tout en ouvrant le cinéma à l’Internet, voilà ce que propose, aujourd’hui, la SRF…”


Journée de mobilisation nationale
contre le désengagement de l'Etat dans la culture
Vendredi 29 février - RDV 15h place du Palais Royal